Ivan Illich, le 6 septembre

Ivan Illich (1926-2002), prêtre, universitaire, a mené toute sa vie une critique féroce des institutions, de toutes les institutions : l’école, la médecine, les transports…Obsédé par les dégâts de la société de consommation, de la vanité de l’industrie, convaincu que les soi-disant progrès techniques sont contre-productifs et aboutissent non pas au progrès mais à une régression, il prône une société sans école – même celles qui pratiquent une pédagogie libérale -, sans médecine (il mourut d’une tumeur qu’il refusa de faire soigner) et utilisant peu d’énergie, par exemple les modes de locomotion lents. Il est à l’origine des mouvement pour une « décroissance » qui ont connu un grand succès à la fin du siècle dernier.

Des idées qui ont toujours de l’intérêt, sont en tout cas stimulantes.

A lire :

les ouvrages d’Ivan Illich sont courts et faciles à lire.

« Une société sans école »  (coll. Points)

« Energie et équité » (edit. Arthaud Poche)

« la convivialité » (édit points, Ouvrage disponible dans la bibliothèque de la Chouette Noizéenne )

Pierre-Joseph Proudhon

L’anarchisme, l’autogestion, les mutuelles, les banques populaires, le microcrédit, les coopératives, l’économie solidaire : c’est lui. Il a inventé, au milieu du XIXème siècle, un modèle de société harmonieuse qui serait le socialisme sans être le communisme, le libéralisme sans être le capitalisme, fondée sur le principe de la liberté et de la justice.

« La liberté, partout et toujours » est son mot d’ordre, qui le fait combattre les pouvoirs, tous les pouvoirs – l’Etat, la propriété privée, les Eglises. Son objectif, qui le distingue du libéralisme : la justice sociale et l’éradication de la pauvreté.

Exprimées avec violence (il n’était violent que dans ses discours) ces idées lui ont valu la prison, le bannissement, l’hostilité des gouvernements, de Marx et des démocrates.

Quelle est aujourd’hui son influence, et quelles sont les limites de l’application de ses principes ?

 

Exceptionnellement le jeudi 19 avril à 18h30

 

Bibliographie

 

Pierre-Joseph Proudhon a écrit une quarantaine d’ouvrages, auxquels il faut ajouter un nombre considérables d’articles de journaux et de pamphlets, sans compter deux œuvres capitales publiées après sa mort.

On peut lire avec intérêt et facilement le livre qui l’a rendu célèbre «  Qu’est-ce que la propriété ?  » aux éditions Livre de Poche (ouvrage disponible à la bibliothèque de la Chouette Noizéenne)

Pour aller plus loin : « Liberté, partout et toujours « , un recueil de textes choisis et présentés (édition les belles lettres).

Henry Thoreau

En 1845 aux Etats-Unis Henry Thoreau, instituteur et précepteur, décide de se retirer d’une société qui le dégoûte pour de nombreuses raisons, en particulier sa fascination pour la consommation d’objets superflus. Il s’installe dans une cabane construite de ses propres mains et vit solitaire en autarcie, frugalement et refusant le moindre confort. Il raconte son expérience qui dura deux ans deux mois deux jours dans un livre qui est devenu la bible des adeptes du retour à la Nature et de la décroissance.

Quelles valeurs humaines justifient cette prescription de vie primitive et ce refus hautain de la civilisation et de la modernité ?

Jeudi 1er février à 18h30

Bibliographie

  • « Walden », publié en 1854, est le récit de son séjour au bord de l’étang de Walden   ouvrage disponible le 1er février dans la valise philosophique
  • « Histoire de moi-même », publié en 2017 est le recueil de conférences qu’il a faites pour « édifier ses contemporains »  ouvrage disponible le 1er février dans la valise philosophique
  • « La désobéissance civile », un court livre de 38 pages, est un plaidoyer en faveur de la liberté absolue de l’individu de décider de ce qui est bien, quels que soient les lois et le gouvernement.

 

Le mythe de Faust

L’épopée tragique du bon Dr Faust, qui vendit son âme au diable pour gagner plus de bonheur terrestre, va plus loin que la romance mise en musique par Gounod ou les galipettes de Don Juan.

Il s’agit dans la légende (le personnage qui l’inspira aurait été un savant – médecin- magicien du XVème siècle) d’un défi absolu  de l’homme à l’autorité divine, dont l’enjeu est certes la jeunesse éternelle, c’est-à-dire la promesse de jouissances charnelles, mais aussi du savoir total et du pouvoir qu’il donne. L’originalité du mythe est que dans cet affrontement avec Dieu, Faust fait alliance avec son rival : le diable.

Le jeu en vaut-il la chandelle ?

bibliographie

Goethe, « Faust I » , c’est à dire « le premier Faust » (on peut se passer de « Faust II »), chez Garnier – Flammarion. Goethe a mis des années à écrire ces pièces de théâtre, qui ont été terminées quelques mois avant sa mort en 1832.

7 décembre à 18h30

 

Simone Weil, le 5 octobre

Simone Weil (1909-1943) est une exception dans le paysage philosophique. Philosophe certes -agrégée même, et professeur – ; mais en même temps militante en faveur de la condition ouvrière – elle travailla en usine -;  de convictions anarchistes; résistante – elle rejoignit les Forces Françaises Libres à Londres ;  mystique mais se refusant à entrer dans l’Eglise … Tout cela dans une courte vie de 34 ans.

L’originalité de ses positions et la modernité de ses analyses sont stimulantes et ne peuvent laisser indifférent.

à lire :

« l’enracinement », pour ses analyses du malaise social, ses propositions, et l’exposé de sa thèse principale sur les besoins vitaux de l’âme parmi lesquels l’enracinement dans une collectivité

« attente de Dieu », pour l’évocation de sa fusion mystique avec le Christ et les raisons de son hostilité à l’Eglise catholique

 

4 mai : Spinoza

Humble artisan hollandais, juif exilé d’Espagne, il voulait devenir rabbin. Mais ses idées iconoclastes l’ont fait, à 24 ans, exclure de la synagogue et chasser d’Amsterdam. Il se concentre alors sur la philosophie et élabore une pensée radicalement originale. En 1677 il meurt dans la misère. Son idée force : Dieu et l’univers sont une même chose, la joie est le but et le sens de toute vie, elle est dans notre présence au monde.

Jeudi 4 mai à 18h30

à lire :

Les livres de Spinoza sont d’un abord difficile, car rédigés comme un traité de géométrie (axiomes / démonstration se terminant par CQFD / corollaire / postulat…). Une fois cet obstacle franchi, on lit et comprend aisément l’ « Ethique » ou le « Traité de la réforme de l’entendement ».

on peut aussi lire une biographie romancée de Spinoza « le problème Spinoza » par Irvin Yalom (édit. Livre de Poche)

 

6 avril : le mythe d’Osiris

L’Egypte antique fourmille de dieux. L’un d’entre eux, Osiris, les domine, par la profondeur de sa légende, le culte populaire dont il a été l’objet, la signification de son mythe. A la fois dieu car il recrée chaque année la végétation et la vie, et fonde le bien, et homme par le tragique de son histoire. Osiris, souverain bienfaiteur de son peuple auquel il apporta la civilisation et la prospérité, fut tué par son frère jaloux qui le démembra et éparpilla ses restes dans toute l’Egypte. Sa sœur-épouse Isis sut les rassembler et le faire revenir à la vie. Sa renaissance est symbolisée par le retour annuel de la fertilité, et fêtée par des « mystères » qui célèbrent la victoire sur la mort et la parenté entre le destin de l’homme et le cycle de la nature

Bibliographie

  • Un ouvrage savant : « les dieux de l’Egypte », par François Daumas aux PUF   (n° 1191)
  • Et une BD : « Isis et Osiris, les enfants du désordre », chez Casterman, collection (excellente) « la mythologie en BD »

Jeudi  6 avril à 18h 30

Pour Berkeley, le monde extérieur n’existe pas !

George Berkeley est le plus étrange des philosophes. Les idées de ce digne évêque anglican (1685-1753) frisent l’absurdité tout en utilisant une logique impeccable. Non, la matière n’existe pas, pas la moindre preuve d’un monde extérieur… Paradoxalement cela rend nos connaissances  certaines, et prouve l’existence de Dieu.

La philosophie de Berkeley ne va sans doute pas changer nos vies. Elle est pourtant excitante intellectuellement et a influencé nombre de penseurs très sérieux.

 2 mars à 18h30, au café-restaurant L’Antre-Potes, 39 rue de la République à Noizay

A lire :

George Berkeley :  » trois dialogues entre Hylas et Philonous. »

(lecture facile et même réjouissante)

Aristote, l’homme qui voulait tout connaître

Le prochain café philosophique, le 2 février, examinera l’œuvre d’Aristote (384-322). A vrai dire, ce sera difficile car cet esprit curieux a écrit sur tout, de la biologie à la poésie en passant par la météorologie et les systèmes politiques…

Elève studieux puis dissident de Platon, il a renié le Monde des Idées, peut-être parce qu’il fut, entre autres, le précepteur du futur Alexandre le Grand. Il ouvrit sa propre école, le Lycée, à côté de l’Académie de Platon, où il enseigna à rechercher en toutes choses la mesure, le degré moyen : « point trop n’en faut », en quelque sorte.

Sa méthode de pensée eut une profonde influence et contribua au développement de « l’esprit scientifique », soucieux de rigueur et d’exhaustivité. Puis, en dépit d’intuitions fulgurantes (la rotondité de la terre, la classification des animaux), il fut discrédité au XVIIème siècle par les découvertes de Galilée et Newton.

Quel héritage nous a-t-il laissé ?

Star Wars, un mythe de l’époque moderne

Le prochain café philosophique sera consacré à un thème pas directement philosophique (quoique…) : la série de films Star Wars, autrement dit la guerre des étoiles.

Ce sera  pour certains une découverte, pour d’autres la révélation du sens profond de cette épopée de science-fiction riche en vaisseaux spatiaux et combats de sabres laser. La guerre des étoiles est en effet un mythe philosophique, qui a beaucoup à nous apprendre sur nous, notre société, notre monde moderne. Il pose de façon actuelle des questions éternelles et apporte la réponse d’un « sage »

Conte pour ados, manifeste de la culture américaine, illustration des guerres commerciales, phantasmes personnels du réalisateur : il y a beaucoup dans la guerre des étoiles, qu’on aime ou pas la science-fiction, et beaucoup sur quoi échanger.

1er décembre à 18h30

bibliographie, ou plutôt filmographie :

pour ceux qui ont du courage, ou qui adorent, les 7 épisodes de la saga. Sinon, au moins le premier (dans l’ordre chronologique de l’histoire) : la menace fantôme,  qui plante le décor et annonce les conflits