Philosophes, les Egyptiens ?

Notre prochain café philosophique du 1er juin sera exceptionnel : nous aurons en effet la chance d’avoir un égyptologue nous exposer la philosophie qui imbibait la société des pharaons, avec la prétention qu’elle était bien avant nos grecs, Socrate et autres !

Voici la présentation de son exposé :

« Les Égyptiens ont-ils inventé la philosophie ?

De part et d’autre des rives du Nil, de nombreux textes sapientiaux, littéraires, scientifiques, religieux ou bien funéraires – dont certains ont été écrits plus de deux mille ans avant la naissance de Socrate – attestent de l’existence d’une pensée égyptienne particulièrement raffinée qui s’est très tôt emparée des questions constitutives de ce que nous appelons la philosophie. L’être et le non-être, la création du monde et sa disparition, la place de l’homme dans l’univers, la possibilité ou les modalités de sa survie après la mort, l’idéal d’une vie juste, l’origine du mal ou encore la question du savoir ont ainsi été maintes fois explorés par des savants égyptiens qui ne sont pas tous parvenus aux mêmes conclusions.

Cette rencontre sera l’occasion de découvrir une tradition philosophique encore largement méconnue et de s’interroger sur ce que la Grèce a pu emprunter à l’Égypte. »

à 18h30, café-restaurant La Bonne Franquette, 39 rue de la République à Noizay

le 4 mai : Kandinsky

Nous allons explorer l’art moderne, plus précisément la peinture « non figurative » qu’on appelle aussi l’art abstrait. Le peintre russe Vassily Kandinsky (1866-1944) est un parfait exemple de ce courant, d’’une part parce qu’au cours de sa vie il a évolué d’un style tout-à-fait classique (du genre des Impressionnistes ou des Fauves) à des tableaux de plus en plus abstraits, c’est-à-dire qui ne représentent rien ; d’autre part parce qu’il a théorisé cette approche de l’art, ce qui intéresse les philosophes.
Pour lui l’art ne doit pas reproduire la réalité, le visible (un paysage, un bouquet de fleurs, une dame dans un fauteuil) mais rendre visibles à l’aide de couleurs et de formes les émotions, les sentiments devant la réalité. On appelle « expressionnisme » cette école picturale. Du coup, plus besoin de représenter les arbres, le vase… Mieux, il s’est aperçu que « les objets gênaient» et qu’il fallait s’en passer.

Kandinsky était de formation scientifique, un intellectuel avant de se consacrer tardivement à la peinture. Loin d’être des barbouillages (qu’on les aime ou pas) ses toiles sont d’abord pensées, et composées avec rigueur. On retrouve cette approche de l’art chez des peintres parfaitement « figuratifs » comme Matisse ou Chagall.

Le 4 mai nous pourrons examiner quelques-unes de ses toiles et constater la disparition progressive de l’objet !

A 18h30, café-restaurant La Bonne Franquette à Noizay

Bibliographie

Wassily Kandinsky : du spirituel dans l’art, édit Folio essais

Francis Wolff, le 2 février 2023

Nous ne savons plus ce que nous sommes, êtres humains coincés entre la perspective vertigineuse de dépasser notre humble condition grâce à la technique, et le poignant désir de former une communauté avec le monde animal. Des dieux ou des bêtes ?

Francis Wolff, professeur émérite de philosophie à l’Ecole normale supérieure, dont nous connaissons déjà son analyse de l’amour parfait (3 octobre 2019), démonte les mirages du transhumanisme et de l’animalisme, et tente de redonner à l’Homme sa dignité et sa place dans l’univers.

A lire :

Francis Wolff, Trois utopies contemporaines (Edit Fayard) – lecture facile

Héraclite d’Ephèse, 6 octobre

Retour dans le passé ce prochain café philosophique, plus précisément chez les Grecs ! Au Vème siècle avant notre ère, avant Socrate donc, Héraclite d’Ephèse n’est connu que par une centaine d’aphorismes, de formules brèves et souvent énigmatiques. Il s’en dégage cependant une importante conception du monde. Pour lui, le devenir est l’essence de la réalité : tout s’écoule, tout change. « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ». La loi de cet éternel écoulement : la lutte entre les contraires. « La guerre est le père de toutes choses ». Les philosophes cherchent en général un principe d’unité, lui voulait expliquer la diversité, le changement.

Une vision somme toute moderne, et qu’il est intéressant de discuter.

Jeudi 6 octobre à 18h30, au café-restaurant La Bonne Franquette, 39 rue de la République à Noizay

projet de paix… 2 juin

Peut-on arriver à une paix perpétuelle – entre citoyens, entre Etats, et pourquoi pas à l’échelle de la planète ? Cela fait rêver… Il y a 200 ans, Emmanuel Kant prétendit que oui, c’est tout-à-fait possible, et énonçait tranquillement les six conditions à remplir.

Bien sûr ce n’est pas si simple. On peut débattre (et nous le ferons le 2 juin prochain) des dites « conditions », remarquer que l’époque a changé, déplorer son refus de la démocratie. N’empêche que ce court texte fourmille d’idées stimulantes, surtout dans le tragique contexte actuel, et qu’il serait dommage de le réduire à une aimable utopie.

Jeudi 2 juin à 18h30, café-restaurant « La Bonne Franquette », 39 rue de la République, Noizay

Bibliographie

Kant, « Projet de paix perpétuelle », édit. Vrin, 86 pages d’une lecture facile.

Bachelard, le 5 mai

Gaston Bachelard (1884-1962) est un philosophe hors du commun. Humble professeur de sciences, autodidacte, il obtient à 40 ans sa licence de philosophie… Toute sa vie et ses œuvres seront partagées entre ses deux centres d’intérêt : réflexion rationaliste sur l’esprit scientifique, et rêverie poétique sur le symbolisme des éléments – le feu, l’eau, l’air la terre. Le jour et la nuit ! « Le rêve est plus fort que l’expérience…on ne peut étudier que ce qu’on a d’abord rêvé »

Ces explorations de nos images trop facilement renvoyées à l’inconscient nous éclairent sur une partie essentielle bien que négligée de notre psychisme.

Jeudi 5 mai 18h30, café -restaurant La Bonne Franquette, 39 rue de la République, Noizay

Bibliographie

Le nouvel esprit scientifique

La psychanalyse du Feu / La Terre et les rêveries de la volonté / La Terre et les rêveries du repos / L’Eau et les rêves / L’Air et les songes

Freud, le 3 mars

Notre prochain café philosophique le 3 mars nous fera faire une plongée dans le monde trouble de Sigmund Freud. Ce médecin autrichien (1859-1939) montra que l’explication de certains troubles mentaux d’une part se trouvait dans l’hypothèse de l’existence de processus inconscients, d’autre part que leur prise de conscience par le malade provoquait leur disparition. L’ »hypothèse » de l’inconscient était née, et allait révolutionner notre connaissance du psychisme, de la même manière que les découvertes de Copernic et de Darwin (c’est Freud qui le dit).

Notre « inconscient » devint le réceptacle obscur de pulsions morbides et de désirs inavouables dont l’origine était forcément sexuelle. Cette grille de lecture s’étendit à d’autres domaines, comme les faits sociaux ou la religion.

Méthode de traitement incontestable des névroses (la psychanalyse), elle repose sur des présupposés philosophiques, eux contestables ou en tout cas discutables : prédominance de la sexualité, déterminisme, conception négative de la nature humaine, morale bourgeoise du XIXème siècle, etc.

De quoi alimenter nos discussions le 3 mars !

 

Bibliographie

Les livres de Freud sont épais et touffus. Sont facilement abordables :

malaise dans la civilisation , édition Payot poche,  comment la civilisation repose sur la répression des instincts sexuels et leur sublimation

délire et rêve dans la « Gradiva » de Jensen, édition Gallimard poche,   analyse freudienne d’un petit roman d’amour du 19ème siècle

 

HEGEL, le 4 novembre 2021

Le prochain café philosophique, consacré à Hegel (1770-1831), sera présenté par Jean-Paul Tran Thiet, avocat, philosophe de formation :

Hegel fait partie des philosophes dont la lecture est difficile. Mais sa pensée est puissante et diversifiée, non seulement sur les fondements de la sagesse et de la Science (thèmes de son œuvre majeure la phénoménologie de l’Esprit) mais aussi sur l’esthétique ou le droit.
Dans la préface de Principes de la philosophie du Droit, il a écrit l’une de ses phrases les plus célèbres : « ce n’est qu’au début du crépuscule que la chouette de Minerve prend son envol ».

Que signifie cette phrase qui évoque la chouette de Minerve, oiseau de la Sagesse et de la Raison, à laquelle fait écho la Chouette Noizéenne ? Hegel a-t-il seulement voulu souligner que le temps de l’action et celui de la réflexion doivent être séparés ? Ou considère-t-il aussi qu’il existe un « raison » dans l’Histoire ?

C’est ce que nous essaierons de définir lors de notre rencontre du 4 novembre

Jean-Paul Tran Thiet

Le 4 novembre à 18h30, café restaurant La bonne franquette

Les Cathares

Parler des Cathares aujourd’hui, en France, peut sembler intempestif. Qu’a à nous apprendre cette secte de chrétiens radicaux, qui au XIIIème siècle dans les Pyrénées pratiquait une morale rigoriste, prétendait établir le royaume de Dieu sur terre et subit le martyre plutôt que de renoncer à ses croyances ?

Poser la question en ces termes est une façon d’aborder la philosophie cathare, et peut nous amener à conclure avec effroi que le radicalisme, la simplification, le manichéisme sont des constantes de l’esprit humain et des groupes sociaux.

Cependant il y a plus intéressant à découvrir chez les Cathares. Une secte ? Pas vraiment. Aucune trace de fanatisme ni d’exclusion. Un idéal exigeant, qui combinait austérité et fraternité, mais ouvert à tous – « infidèles » bienvenus. Une relecture certes sélective des textes sacrés, mais après tout parfaitement fondée.

Ces deux angles d’attaque pourront animer les discussions de notre prochain café philosophique, le 9 septembre.

 

Bibliographie

Sur la philosophie cathare : René Nelli, « les phénomène cathare », édit. Privat

Sur l’histoire des Cathares : René Nelli, « la vie quotidienne des Cathares du Languedoc », édit. Hachette.

 

Moby Dick, combattre le monstre

Géant de la littérature et pourtant bien mal connu, Hermann Melville (1819-1891) laisse une œuvre complexe, couvrant de nombreux thèmes, que ce soit l’art de la navigation sous ses différents aspects, la description très précise de la faune et la flore des îles qu’il a visitées lors de ses longs périples océaniques, son amitié pour les peuples dits « sauvages » de Mélanésie, ses campagnes de chasse baleinière, et ses réflexions philosophiques sur l’homme, la destinée, le salut.

Son œuvre principale « Moby Dick » est traversée par tous ces thèmes, le principal étant la lutte éternelle de l’homme contre le mal absolu, symbolisé ici par un monstrueux cachalot blanc affronté jusqu’à la mort par le capitaine Achab et son équipage. Un drame shakespearien sur la passion des hommes, et en même temps une description superbe de l’Océan Pacifique.

Jeudi 1er octobre à 18h30

séance sur réservation   / complet