» Devoir ! nom sublime et grand, toi qui ne renfermes rien en toi d’agréable, rien qui implique insinuation, mais qui réclames la soumission, qui cependant ne menaces de rien de ce qui éveille dans l’âme une aversion naturelle et l’épouvante pour mettre en mouvement la volonté, mais poses simplement une loi qui trouve d’elle -même accès dans l’âme et qui cependant gagne elle-même malgré nous la vénération (sinon toujours l’obéissance), devant laquelle se taisent tous les penchants, quoiqu’ils agissent contre elle en secret… »
Critique de la raison pratique (première partie, I, III)
En 1788, Emmanuel Kant a publié l’essentiel de son œuvre, une analyse minutieuse des fondements de nos connaissances.
Logiquement, il applique la même méthode à la recherche du fondement de la morale : ce qui fait sa légitimité. Son esprit rigoureux exclut qu’elle émane d’un être divin, mais elle ne doit pas pour autant être subjective. Le devoir, c’est-à-dire l’obéissance inconditionnelle à une loi universelle, est la marque d’une action morale.
Difficile d’accès, la philosophie de Kant a révolutionné la façon de penser. Par son exigence de rigueur, il a montré que les grandes idées – l’âme, la liberté, Dieu – n’avaient pas de contenu, mais qu’elles étaient une hypothèse nécessaire.
bibliographie
Le style de Kant est des plus ardus ! on peut cependant lire avec plaisir « les fondements de la métaphysique des moeurs ».