Erasme (1466-1536) est né à Rotterdam, donc hollandais. Mais il a vécu comme européen, sillonnant l’Europe de l’Italie à l’Angleterre, prêchant partout la culture et la paix. Pédagogue, traducteur du Nouveau Testament pour que tous puissent le comprendre, grand épistolier, il utilisait l’ironie et la raillerie pour ridiculiser les dévots bornés, les philosophes coincés et les roitelets prétentieux. Il fut un grand humaniste, bien plus que ses contemporains Machiavel, Rabelais, Luther.
Mais pourquoi rendre un hommage à la folie ? Plus que l’austère raison elle est source de joie et de bonheur – et ce même si elle repose sur des illusions et des incohérences, l’essentiel étant d’être heureux. Et d’ailleurs n’est-elle pas partout, y compris chez les saints (Erasme était prêtre) ? Les martyrs ne sont-ils pas finalement « fous » ?
Bourré de références (Erasme était extrêmement érudit), de paradoxes, de réparties spirituelles, l’Eloge de la folie rabaisse nos prétentions à la triste « sagesse », et pose des questions très sérieuses et universelles. Questions souvent gênantes, parfois cruelles.
Toute son œuvre fut mise à l’index par les autorités catholiques.
Jeudi 5 décembre à 18h30, au café-restaurant « La Bonne Franquette » à Noizay.