Francis Bacon, l’esprit scientifique

Francis Bacon, précurseur de l’approche scientifique moderne

 Pour le café philosophique du 6 décembre nous nous intéresserons à l’esprit scientifique, en particulier à l’un de ses précurseurs, l’anglais Francis Bacon, dont les idées nous seront présentées par Philippe Destuynder[1].

Francis Bacon né en 1561 et mort en 1626, vécu en Angleterre sous le règne d’Elisabeth I, fille de Henri VIII, puis de Jacques I. Il fut un courtisan assidu de ce dernier et un redoutable dialecticien.

Son influence dans l’histoire des sciences est considérable et il a réussi par ses écrits, à convaincre ses descendants de la nécessité d’une transformation radicale de l’enseignement et du développement des connaissances. Son ennemi fut le dogmatisme de la scholastique issue de St Thomas d’Aquin, qui était devenue le cheval de bataille de l’église chrétienne pour imposer ses croyances. Pour Bacon, l’important dans la compréhension de l’univers, est l’explication des causes de façon rationnelle et compréhensible par tous ceux qui acceptent d’investir un minimum. Il a réfuté avec force le recours à une divinité ou une hypothèse esthétique mais sans fondement comme le faisait Aristote. Plutôt que de se plonger dans des écrits approximatifs ou relevant plus des contes et légendes, il propose une analyse rigoureuse des faits observables afin de construire par le raisonnement une explication acceptable par tout un chacun.

 Bien entendu, sa démarche fut combattue par les religieux de tous bords. Ce n’est que plus de 20 ans après sa mort que ses idées furent mises en valeur. Tout d’abord dans le cadre d’une société secrète souvent appelée l’invisible collège, devenue officiellement en 1660 The Royal Society grâce au roi Charles II d’Angleterre et son frère Jacques II. Cela a permis à cette démarche de s’imposer au monde et permettre ainsi les découvertes majeures qui ont jalonné le XVIIIème siècle, à commencer par la gravitation de Isaac Newton. La devise de La Société Royale de Londres est: Ne croire personne sur parole . Elle affirme la volonté d’établir des vérités scientifiques sans recourir à l’autoritarisme et à l’arbitraire, mais en s’appuyant sur l’expérience reproductible et le raisonnement partagé par ses pairs.

Cette discussion autour de l’oeuvre de Francis Bacon  se propose d’amorcer un échange sur l’enseignement que l’on peut retirer des travaux de ce philosophe pour des citoyens du XXIème siècle.

Bibliographie

 Francis Bacon, Du progrès et de la promotion des savoirs, Gallimard, (1991).

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1] Philippe Destuynder est professeur retraité de mathématique et de mécanique théorique au CNAM, à l’Ecole centrale et à l’Ecole Polytechnique